21 août 2015

MONGOL METAL. Split album : TENGGER CAVALRY / NINE TREASURES / EGO FALL


 MONGOL METAL
Split Album : TENGGER CAVALRY / NINE TREASURES / EGO FALL
12 titres (51’51’’)
MONGOL METAL  / CLAW HAMMER PR
Mongol Metal – Mongolie-Intérieure / Chine – disponible

COUP DE COEUR pour un des albums de l'année 2015.
One of the albums of the year 2015.
Uno degli album dell'anno 2015.

MONGOL METAL, le bien nommé avec une pochette appropriée, est en quelque sorte un collectif permettant à trois formations d’unir leurs forces en l’occurrence EGO FALL, NINE TREASURES et TENGGER CAVALRY. Ces groupes possèdent plusieurs communs. Tout d’abord, ils sont originaires de la Mongolie-Intérieure / Chine et utilisent leur langue maternelle même si certains titres peuvent être en anglais. Par ailleurs, on notera l’intervention d’instruments traditionnels, notamment le morin khuur, ainsi qu’une mise en évidence bien palpable et fièrement de la culture musicale de leur pays. Cet apport de leur propre patrimoine n’apparaît pas comme un simple artifice dans leur musique voire vestimentaire, mais bien en tant que partie innée de leur travail et ce, au même titre que l’aspect métal. En toute logique, cette démarche ouvre des perspectives et des voies nouvelles. Par ailleurs, avec ce split album comportant 12 morceaux, chaque groupe nous en présente quatre. De surcroît, contrairement à ce genre de réalisation que cela soit au format EP ou album, généralement, on a l’ensemble des compositions d’une formation puis on passe à une autre. Avec « Mongol Metal », on a généralement un morceau d’un groupe puis c’est au tour d’un autre. Cela permet ainsi de mieux apprécier chaque formation tout en les mettant davantage en valeur. Autant vous dire que ce split album, dont émane une certaine magie,  vaut le détour en raison des personnalités propres à chaque groupe avec des mélanges originaux et pertinents. Abordons désormais chaque formation séparément et dans l’ordre alphabétique, chacune ayant déjà plusieurs années d’existence et réalisations à son actif.

 





EGO FALL évolue dans le Mongolia Nomadic Metal. Ce style correspond à un mélange de Melodic Death Metal, de Groove, de Metalcore et d’influences Folk où les rythmes effrénés sont privilégiés. Le tout est soutenu par des vocalises death ou hurlées pas trop agressives. Par ailleurs, une touche électro s’insère dans l’édifice, notamment par les claviers et quelques samples. Il s’avère que cette dernière demeure toujours digeste et pertinente. Avec un cocktail aussi éclectique, le groupe tente un véritable challenge et réussit parfaitement à harmoniser l’ensemble. D’un point de vue historique, les premiers pas de la formation nous ramènent à l’an 2000. Concernant la discographie, le groupe est l’auteur de trois albums. Le premier « Spirit Of Mongolia » date de 2008, le second « Inner M » remonte à 2010 précède « Duguilang » en 2013. Ce dernier est suivi par « Jangar »,  un EP 4 titres, un an plus tard. Pour en revenir à « Mongol Metal », c’est à EGO FALL que revient la lourde tâche d’ouvrir la marche par le biais de « Wind The Horn ». Mission réussie car d’entrée de jeu, on est capté par ce prenant brassage original tant musicalement que vocalement avec, lors des couplets, le premier rôle pour un chant typique à la contrée du sextet. En ce qui concerne le percutant « Back To The East » dans une veine melodic death, les claviers portent l’entêtante et dansante mélodie. Par le biais de « The Legend », l’approche groovy et l’emprunte musicale maternelle du groupe se renforcent mutuellement. Un lead de morin khuur davantage conséquent entre en scène par le biais de « Soul Judgement » dont on notera les interventions parfaitement intégrées d’une voix presque rappée.
 

 



Place désormais à NINE TREASURES. Evoluant également dans un registre qualifié de Mogolian Folk Metal, le groupe croise le heavy metal avec du folk metal. Une voix éraillée soutient un ensemble assez joyeux et enthousiaste. Le quintet utilise en complément du morin khuur d’autres instruments folkoriques voire traditionnels et ces derniers occupent aussi une place égale avec ceux électriques. Fondé en 2010, le groupe a déjà sorti deux albums studios. Le premier datant de 2012 s’intitule « Arvan Ald Guulin Honshoor ». Quant au second, sobrement dénommé « Nine Treasures » paraît l’année suivante. En outre, il y a un live publié en 2015 en l’occurrence le bien nommé « Live In Bejing ». Vous pouvez également ajouter un EP 5 titres toujours en 2015 « Galloping White Horse ». Il y a aussi deux singles, à savoir « Sonsi » de 2013 et « Galloping White Horse » en 2014. Pour le split album « Mongol Metal », NINE TREASURES met la section rythmique à l’honneur pour entamer « Tes River’s Hymn » et lors de son redémarrage. Doté en outre d’un bon riff, le chant opte sur cette composition pour un débit important. Ensuite, le puissant « Fable Of Mangas » trouvera toute son ampleur sur scène. En outre, lorsque le rythme augmente, guitare et morin khuur effectuent chacun un solo. Place à « Sonsii », extrait du single auquel il donne son patronyme ainsi que de l’album « Nine Treasures », qui possède une mélodie accrocheuse portée par les instruments traditionnels. A l’instar du morceau précédent, il est taillé pour la scène. Concernant « Arvan Ald Guulin Honshoor », tiré de l’album du même nom, il renferme une accalmie acoustique avec une remontée en puissance.






Concernant TENGGER CAVALRY, évoluant dans le Mogolian Folk Metal, le melodic death et le folk metal se mêlent au heavy metal. On notera que le sextet compte actuellement dans ses rangs deux morin khuur et un dombra. En 2009, Nature Ganganbaigal, multi instrumentiste et chanteur, fonda ce groupe en tant que projet purement solo. En 2012, il est rejoint par d’autres musiciens et le premier effort commun sera « Black Steed ». Justement, la discographie est déjà bien consistante avec cinq albums : « Cavalry Folk » datant de 2011 se voit rééditer en 2012 sous le nom « Sunesu Cavalry », « Black Steed » et « The Expedition » remontant en 2013, « Ancient Call » paru en 2014 et « Blood Sacrifice Shaman » cette année. Ce dernier fut publié originellement en 2011 en tant que démo album, aussi la version 2015 présente des modifications notables avec celle de 2011. En outre, il y a une démo 4 titres de 2010 « Tengger Cavalry » et deux singles un titre à savoir « Homeland Song » en 2014 et « Horseman » de 2015. Revenons à « Mongol Metal ». Ne restant pas en place, « War Horse » montre d’emblée la signature de la formation et renferme une grosse pause acoustique. En ce qui concerne le dynamique et galopant « Expedition », vous aurez l’occasion d’entendre un solo de guitare puis un de morin khuur. En outre, les chœurs intervenant sur ce morceau lui confèrent une petite touche pagan. De son côté, quelques chœurs se manifestent sur « Horseman »  jouant sur les ambiances. Le  chant se voit ici remplacé par un morin khuur menant la danse. Quant à « Legend On Horseback », fort d’une longue introduction dirigée par un dombra portant la mélodie, il peut se montrer plus massif et puissant. En outre, la touche pagan réapparaît.



En résumé, MONGOL METAL vous offre l’opportunité de découvrir trois groupes à soutenir, fort sympathiques et aux univers bien distincts. Peut-être que ce trio aura l’occasion d’effectuer une tournée commune jusque dans notre pays ? L’avenir nous le dira. Dans l’immédiat, ce split album frappe fort et obtient incontestablement sa place parmi les sorties de l’année 2015.
Eagle / ODYMETAL / 20.08.2015.


Remarque : certains sites sont dans la langue maternelle des musiciens, nous vous indiquons ceux en anglais.












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